Dépistage du cancer du poumon en France
Souvent diagnostiqué à un stade tardif, le cancer du poumon est le plus mortel en France : chaque année, plus de 33 000 décès sont recensés.
La Haute Autorité de Santé (HAS) ayant considéré en 2016 que toutes les conditions nécessaires à une mise en œuvre efficace et sûre n’étaient pas réunies, il n’existe jusqu’à présent, aucun dépistage organisé du cancer du poumon, en France. Entre-temps, de nouvelles études ont été publiées notamment sur l’intérêt d’un dépistage systématique chez les populations fortement exposées au tabac. Une diminution significative de la mortalité spécifique de ce cancer, de l’ordre de 5 vies sauvées pour 1 000 personnes dépistées pourrait ainsi être observé.
En s’appuyant sur ces nouvelles études, la HAS actualise sa position et préconise que l’Institut National du Cancer engage un programme pilote et soutienne la mise en place d’études complémentaires en vue d’obtenir les données manquantes.
Un risque de surdiagnostic
Cependant, les autorités sanitaires françaises craignent essentiellement un risque de surdiagnostic : repérer des lésions qui n’évolueraient pas en cancer symptomatique et, en conséquence, imposer des traitements lourds et inutiles au patient.
La HAS souhaite aujourd’hui préciser deux points avant d’initier le programme pilote :
- La population cible : définir les critères d’éligibilité, quantifier le tabagisme chez les fumeurs ou ex-fumeurs par sexe et dans la limite du possible le tabagisme passif ;
- La procédure de dépistage : définir les modalités (durée et fréquence) et les stratégies de prise en charge.